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2019 : La Sécurité routière veut attirer les nouveaux conducteurs dans la formation post-permis


Au 1er janvier 2019, la période du permis probatoire pourra pour certains se raccourcir de 12 mois. En l'échange d'une formation théorique de 7 heures possible après 6 mois de permis, les jeunes automobilistes et motards volontaires pourront prétendre à une période probatoire plus courte. Cette offre a été réfléchie par la Sécurité routière afin de renforcer la prévention, mais peut être également afin de faire un premier pas dans la formation post permis qui pourrait se généraliser à l'avenir.


Un mois après la publication du décret 2018-715 – datant du 3 août 2018 – la Sécurité routière communique. Une nouvelle étape pour le parcours d'apprentissage de l'automobiliste ou du motard, bref du nouveau conducteur. Mis à part que cette fois-ci, il s'agira d'une étape sur la base du volontariat. L'objectif et la cible : limiter les excès de confiance chez les jeunes permis, après les 6 premiers mois de l'obtention du permis de conduire. La manière : une formation de 7 heures purement théoriques en groupe, centrée sur de la prévention, ayant pour intérêt de raccourcir la période probatoire de son permis de conduire, celle du A.

En "cadeau", une remise de peine de 6 à 12 mois pour de permis probatoire

Initiée en 2003, cette période où le permis possède deux fois moins de points rend très très fragile sa conservation pour les nouveaux conducteurs. La formation post permis permettra de réduire sa durée d'un an pour ceux ayant suivi le cursus d'apprentissage classique, et 6 mois pour ceux ayant fait la conduite accompagnée.
En d'autres termes : une durée de 2 ans pour la formation classique, et 1 an et demi pour la formation anticipée à la conduite (AAC).

Comment cette formation va se présenter ?

Pour le moment, trop peu d'informations. La Sécurité routière se donne ces 4 prochains mois pour plancher sur le contenu, le prix à payer (bien que ces derniers devraient être fixés par les auto-écoles directement), et l'organisation de cette séance en groupe de 7 heures.
 
Pour l'heure, on recensera les informations suivantes :
 
Quoi ? Formation post permis de 7h, sur une seule journée. Une séance de prévention des risques pour éviter la sur-confiance en suscitant "un processus de réflexion sur les comportements au volant".
Pour qui ? Permis auto et moto A1, A2, B1 et B concernés, entre 6 et 12 mois après leur obtention, pour les conducteurs novices donc, et sur base du volontariat, rien n'est obligatoire.
Combien ? À ce jour, le coût de la formation est estimé à plus de 100 €.
Quand ? Mise en place au 1er janvier 2019.
Où ? En auto-école, dite "labelisée".

Une formation, qui profite à qui ?


Des auto-écoles peu nombreuses à proposer la formation

Déjà, la question des intérêts est posée. Cette formation sera – tout du moins dans un premier temps – payante, et suscitant ainsi une majoration sur le coût déjà conséquent de l'apprentissage de la conduite en France. Un bonus pour les auto-écoles ? La question se pose. Dans un premier temps, celles-ci devraient être trop peu à disposer de cette formation post permis. En effet, le communiqué de presse de la Sécurité routière indique qu'il s'agira d'auto-écoles "labellisées" par l'État, où un enseignant de la conduite sera spécialement formé pour animer les séances.
"La tendance dans la profession est plutôt au scepticisme. D'ailleurs, très peu d'écoles de conduite se labellisent", nous rendait compte Philippe Colombani, président du syndicat de l'Union Nationale des Indépendants de la Conduite (UNIC).

La Sécurité Routière veut faire baisser les chiffres de mortalité

Alors, un avantage pour l'État ? En débutant comme à son habitude son communiqué par un rappel des chiffres alertant – les conducteurs novices sont impliqués dans un quart des accidents entraînant des blessures ou des morts – la Sécurité routière a voulu mettre en place un nouveau levier de prévention, en optant pour la période suivant l'obtention du permis de conduire. Un domaine uniquement connu en France par les stages de sensibilisation, permettant aux conducteurs de récupérer jusqu'à 4 points sur leur permis de conduire.
Cette formation post permis est surtout un aveu d'échec du principe du permis probatoire trop sévère.

Et pour les conducteurs novices ?

Finalement, les nouveaux conducteurs et nouveaux motards seront ceux qui en profiteront le plus ? Rien n'est moins sûr : il suffira qu'un jeune automobiliste ayant suivi le cursus de réaliser une infraction entraînant un point de retrait sur son permis pour qu'il ne bénéficie plus de son avantage d'un an (ou de 6 mois si vous êtes en conduite accompagnée). À réfléchir à deux fois...

Le paradoxe d'un surcoût financier

En planifiant sa mise en place en janvier 2019, cette nouvelle étape du nouveaux conducteurs a des airs d'expérimentation. Ce n'est pas pour rien que sa participation soit sur la base du volontariat, tant les effectifs seraient trop importants à former au sein des auto-écoles. Par ailleurs, il est légitime d'y voir un paradoxe vis-à-vis du surcoût financier. Ne serait-ce pas un facteur d'inégalité de se dire que ceux qui ont les moyens pourront bénéficier d'une période probatoire moins longue ? D'autant plus que pour de la prévention, et en voyant les intérêts limités que les nouveaux conducteurs y trouveront, l'affluence devrait par conséquent être affectée. Pour Philippe Colombani, il reste tout de même du positif dans sa mise en place, soulignant qu'il n'imagine pas "que le public accepterait une obligation de participation".

Un premier pas dans le suivi des conducteurs

À terme, ce sera aussi et surtout un premier pas dans l'univers du suivi des conducteurs dans leurs capacités de conduite, autrement dit un premier pas dans l'univers du permis "sénior" par exemple.

Mardi 4 Septembre 2018
Hadrien Augusto



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